Voici qu’approchent les jours de la Pâques. Ils seront là sûrement à crier : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au Fils de David ! » Ils seront sûrement là les lépreux purifiés; les aveugles qui désormais voient; les sourds qui entendent; les muets qui parlent; les paralysés qui marchent; la foule nourrie de pains et de poissons multipliés; les époux de Cana; les possédés libérés; ils seront sûrement là pour acclamer Jésus avec leurs branches et leurs manteaux. Mais seront-ils encore là quand on criera : « Crucifie-le ! Crucifie-le! et relâche Barabbas ! »
Peut-être leur voix sera-t-elle étouffée par ceux que les Grands-Prêtres paieront ?
Peut-être auront-ils tout simplement disparu par peur ? Peut-être seront-ils silencieux timorés devant ce qui s’annonce. Et il y aura la passion, celle d’un homme, celle du Fils de Dieu fidèle jusqu’au bout pour dire l’amour du Père. La passion, celle de Jésus qui en fera le sacrement de vie éternelle, corps livré, sang versé pour la rémission des péchés. Puis la mort ! Et voilà qu’arrivera la Résurrection au cœur de la nuit sainte : « Toi seule put connaître cette heure où le Christ a surgi des enfers ». Ils se souviendront alors de ses paroles, de ce qu’il avait prédit à ses disciples : « Il faut que le Fils de l’Homme soit rejeté par les Anciens, qu’il souffre, qu’il meurt et que le troisième jour, il ressuscite ».
Nous serons où pendant ces jours ? Serons-nous là pour le suivre nous aussi jusqu’au bout passionnés avec lui ? L’invitation à participer aux célébrations des Jours Saints qui se vivent comme une seule célébration, l’invitation nous appelle à tout laissé pour être là en communauté afin de revivre cet amour fidèle, cet amour total. « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils, son unique. »
Vous serez attendus dans toutes nos églises pour vivre ensemble ces moments. Que ce soit la priorité, que rien ne nous empêche d’être là pour ce mémorial et pour la fête.
Bon Triduum pascal !
Abbé Pierre
