Sainte-Foy, une terre de mission

UNE DÉVOTION VENUE D’EUROPE

En 1609, sur une terre et un boisé dénommés Foy, près de Dinant en Belgique, un charpentier, monsieur Gilles de Wanlin, a procédé à
l’abattage d’un immense chêne pour son bois. Il travaillait pour un propriétaire de navire, qui voulait du bois pour réparer sa flotte. 1

Une photo ancienne de la statuette de Notre-Dame-de-Foy : Carte postale de Belgique, Musée de la civilisation, Fonds Henri-Arthur Scott. Date inconnue.

En dépit de sa belle apparence extérieure et sa très grande dimension, l’arbre ne pouvait guère fournir de bois de travail car son intérieur était piqué de vers. On décida de le débiter en bois de chauffage. C’est alors qu’une statuette de la très Sainte Vierge portant sur son bras droit l’Enfant-Jésus a été trouvée.

Comme cette statuette a été trouvée à Foy, on donna alors le vocable de Notre-Dame-de-Foy à la Madone et son Enfant, ainsi représentée par cette statuette.

Il appert qu’en réalité, il s’agirait davantage d’une découverte de la statue, car elle y aurait été plutôt déposée, près de deux siècles auparavant, par des pèlerins qui l’exposèrent dans le creux de l’arbre. L’écorce a recouvert la statuette, et comme le chemin de pèlerinage était de moins en moins fréquenté, elle fut oubliée et ignorée durant de nombreuses dizaines d’années.2

Une importante dévotion populaire suivie cette découverte, une chapelle fut érigée sur ce lieu et un miracle fut constaté dès 1616 et a été reconnu comme authentique par les autorités religieuses.3

En 1622-1624, un sanctuaire marial est érigé, il est localisé à six kilomètres à l’est de la ville de Dinant, en Belgique.4

Durant le siècle qui suivi, de nombreux pèlerinages furent organisés pour visiter ce nouveau sanctuaire marial. Un essor impressionnant de pèlerins déferlent sur cette région, alors que jusque-là celle-ci était encore isolée et très peu habitée.

La notoriété de cette nouvelle dévotion dépassa bientôt les limites de la région environnante de Foy. Notamment, les Jésuites diffusèrent amplement dans leurs diverses missions, dont celles des Amériques, le culte à Notre-Dame-de-Foy et ce, à partir de la statuette de la Madone et l’Enfant.

À partir du bois du chêne dans lequel la statuette a été découverte, il a été fabriqué de nombreuses autres statuettes semblables à l’originale.

Il semblait ainsi que par l’envoi de ces statuettes de Notre-Dame-de-Foy que le culte de la Madone de Foy allait se répandre, et même susciter des miracles dans les lieux où elle serait exposée.

À cette époque, très enthousiaste au plan religieux, et avec la découverte des Amériques, il s’ensuit que le projet de venir en Amérique et y étendre l’évangélisation chrétienne est un
projet de sainteté largement partagé.

Grand rassemblement à Foy-Notre-Dame à l’occasion du 300ième anniversaire de la découverte de la Statuette de la Madone et l’Enfant. (8 septembre 1908) ; Lithographie, Belgique, Musée de la civilisation, Fonds Henri-Arthur Scott.

Ainsi, les Récollets d’abord, et les Jésuites vinrent au Canada; suivis notamment des Ursulines et des Augustines de la Miséricorde de Jésus.

UNE MISSION EN NOUVELLE-FRANCE

1637 : La mission Saint-Joseph est fondée par les Jésuites

Dès 1637, les Jésuites fondent la mission Saint-Joseph à l’ouest de Québec, à Sillery, dans l’anse Saint-Joseph. Ce site est visité par les Amérindiens depuis la préhistoire et est appelé Kamiskous-Ouangachit, ce qui pourrait signifier  « pointe aux anguilles » ou « endroit où l’on vient pêcher »5

Cette même année les Jésuites y érigent une maison et quelques années plus tard, ils construisent une chapelle. Depuis la France, Noël Brûlart de Sillery 6 a participé au financement de la mission au nom de sa foi.
En 1669, le Père Pierre-Joseph-Marie Chaumonot, jésuite, en poste à la mission Saint-Joseph, reçu une des statuettes de Notre-Dame-de-Foy.

« Le Père de Vérencourt, jésuite, m’ayant envoyé d’Europe une Vierge faite du bois du même chêne, où l’on avait trouvé la miraculeuse Notre-Dame-de-Foy, près de Dinant, je formai le dessein de bâtir, sous le même nom de Notre-Dame-de-Foy (…) une chapelle à la Sainte Vierge. (…) j’invitai les Français des environs à y contribuer aussi de leur travail. (…)

On commença aussitôt à y voir de la dévotion, laquelle s’augmenta extrêmement par les miracles que la Sainte Vierge a bien voulu y opérer. »7

Le Père Chaumonot rapporte deux miracles qui ont eu lieu après la construction de la chapelle.8

Un soldat qui tombait du haut mal (crise d’épilepsie) fut guéri après être venu neuf jours consécutifs en pèlerinage à la chapelle.9

Une femme, en travail, d’accouchement depuis huit jours et croyant mourir, a pu donner naissance après avoir fait un vœu à Notre-Dame-de-Foy et placée sur elle l’image que lui avait prêtée le Père Chaumonot.10

La dévotion à Notre-Dame-de-Foy suscite la venue dans la chapelle de nombreux pèlerins composés tant de colons français que d’autochtones, notamment de la nation Huronne-Wendat.

Puis, le Père Chaumonot, et les Autochtones pour qui il agit comme aumônier, délaissent le secteur du plateau de Sainte-Foy pour la région de Lorette, aujourd’hui, L’Ancienne-Lorette, et quelques années plus tard, pour s’établir définitivement à La Jeune Lorette, aujourd’hui aux environs de Wendake.

Probablement, une explication possible de ce déménagement est que les Autochtones appréciaient conformément à leur mode de vie la présence de la forêt et la présence de rivières, alors que Sainte-Foy offraient peu d’arbres et qu’aucune rivière n’y coule sur son territoire. Ainsi, dans les circonstances, vraisemblablement peut-être, ils ont préféré une région plus au nord près des rivières et des lacs, et près d’une vaste forêt. En effet, la forêt du plateau de Sainte-Foy a rapidement été utilisée pour alimenter en bois la ville de Québec.

Entre 1678 et 1684, Mgr de Laval, premier évêque de Québec, et après avoir fondé en 1664 la première paroisse de la Nouvelle-France, la paroisse Notre-Dame-de-Québec, fonde près de vingt-cinq autres paroisses. Notre-Dame-de-Foy est prévue et indiquée comme étant une paroisse à ériger, dès 1678, mais elle ne l’est finalement pas.

Probablement, qu’il a été évalué à l’époque que la mission tenue par les Jésuites pouvait faire office de paroisse : ce qui dispensait l’évêque de devoir nommer un curé résident, et de surcroît, considérant le nombre très restreint de familles établies, environ 30 familles, cela évitait d’imposer la charge d’une dîme, laquelle était rattachée au système des paroisses.

Aux environs de 1698, la mission Saint-Joseph des Jésuites est fermée.

UNE PAROISSE DÉDIÉE À NOTRE-DAME-DE-FOY

1698 : La paroisse La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie est érigée canoniquement

En 1698, la paroisse La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie est érigée canoniquement par Mgr de St-Vallier, deuxième évêque de Québec, mais les gens prirent coutume de la désigner sous le nom de Notre-Dame-de-Foy.11

La paroisse fut confiée au chanoine Charles-Amador Martin, comme curé : il était le fils d’Abraham Martin, à qui l’on doit le vocable des Plaines d’Abraham.

Le chanoine Martin était un prêtre du Séminaire de Québec et avait été ordonné prêtre par Mgr de Laval en 1671.

Mais quelques semaines à peine après l’édification canonique de la paroisse Notre-Dame-de-Foy, la chapelle érigée près de 30 ans auparavant sous la direction du Père Chaumonot, a fait l’objet d’un incendie et ce qui emporta la statuette de Notre-Dame-de-Foy.

En 1698-1699, après certaines hésitations et négociations, il a été convenu d’établir les bâtiments paroissiaux sur un terrain situé à l’angle du chemin Sainte-Foy actuel et de la route de l’Église. Un presbytère y est bâti en 1699 et une grande salle est incorporée au presbytère. Celle-ci servait pour les offices religieux durant les premières années de la paroisse.

Monsieur le Chanoine Charles-Amador Martin a été curé de Sainte-Foy durant près de 13 ans et une rue du secteur Sainte-Foy de la ville de Québec porte son nom.

1720 : La première église paroissiale

Statue sculptée, selon la tradition, par monsieur le curé Pierre-Gabriel Le Prévost en 1716, selon l’inscription inscrite sur cette statue. Tiré de Album souvenir des fêtes du tricentenaire de la paroisse de Notre-Dame-de-Foy, 1698-1998.

En 1714, une église temporaire, sans doute en bois, est érigée.12

En 1716, monsieur l’abbé Pierre-Gabriel Le Prévost, curé de Sainte-Foy sculpta, selon la tradition, une nouvelle statue de Notre-Dame-de-Foy.13

Aux environs de 1720, sous la direction de monsieur le curé Le Prévost, une église en pierre est érigée. Elle mesure 80 pieds de longueur par 30 pieds de largeur.14

La dévotion à la Madone Notre-Dame-de-Foy grandissait et les paroissiennes et paroissiens étaient très dévoués à la prier et à l’invoquer pour les soutenir.

Monsieur l’abbé Le Prévost a été curé de Sainte-Foy durant 42 ans, soit de 1715 à 1756, et une rue du secteur Sainte-Foy de la ville de Québec porte son nom.

1760 : Le premier incendie de l’église Notre-Dame-de-Foy

Dans la nuit du 26 avril 1760, François-Charles de Bourlamaque et ses soldats de l’armée française montent sur les hauteurs de Sainte-Foy et ses environs, mais à distance des forces britanniques qui étaient stationnées dans l’église Notre-Dame-de-Foy, qu’ellesavaient réquisitionné pour en faire un avant-poste fortifié de canons et d’autre matériel militaire.

Le lendemain, le général Murray, commandant des troupes britanniques, ordonne à ses soldats de la région de Sainte-Foy et Cap-Rouge de se replier sur Québec, craignant que celles-ci soient encerclées par les français. En quittant les lieux, l’église Notre-Dame-de-Foy est incendiée par les troupes anglaises afin que l’église ainsi fortifiée, et le matériel militaire qui y était contenu, ne soient pas utilisés contre elles. N’ayant pas de valeur militaire, le presbytère n’a pas été incendié.

La statue de Notre-Dame-de-Foy fut sauvée des flammes.

La bataille proprement dite se déroula le 28 avril 1860, et la victoire française a été complète. Les combats se sont déroulés aux environs du Moulin Dumont, aux environs de l’actuel Parc Des Braves, localisé au bas de la rue du même nom, à l’angle du Chemin Sainte-Foy, et se sont étendus aux alentours.15

Après leur défaite, les anglais se sont réfugiés dans les fortifications de Québec, et après neuf jours de siège, un premier navire britannique arrive à Québec, la frégate Lowestoffe, et le 15 mai, deux autres vaisseaux arrivent à Québec. À ce moment, les troupes françaises lèvent le siège constatant la supériorité évidente des armées anglaises à ce moment, et la peur ainsi d’être encerclées par l’armée ennemie.

Suite à ces événements importants, la paroisse Notre-Dame-de-Foy a dû relever un défi, à savoir d’entreprendre la rénovation de l’église incendiée. La paroisse a reçu en 1762, une somme d’argent du gouverneur Murray. Cette somme a servi à payer, en tout ou en partie, il est difficile de le déterminer, les importants travaux de charpente et de couverture du bâtiment.16

Nommé curé de la paroisse en 1756, monsieur l’abbé François Borel a assuré la direction de la paroisse en cette période trouble et difficile, ainsi que la responsabilité de veiller à la reconstruction de l’église paroissiale.

Les paroissiennes et paroissiens ont dû vivre une épreuve importante à ce moment, et Notre-Dame-de-Foy a dû être invoquée certainement pour assurer la relève après des moments aussi traumatisants.

Le curé, encore plus que d’autres, a probablement prié la Madone de Sainte-Foy pour qu’elle soutienne les fidéennes et fidéens en ces moments difficiles. Il a certainement mis en pratique les vertus théologales de la Foi, de la Charité et de l’Espérance, et consoler la partie du peuple de Dieu qui lui était confiée.

Le premier mandat de monsieur le curé François Borel, de 1756 à 1774, a été suivi d’un second, de 1786 à 1792, et ce second mandat a été obtenu spécifiquement à la demande des paroissiennes et paroissiens. 17 On peut raisonnablement en déduire que monsieur le curé Borel était très apprécié des paroissiennes et paroissiens fidéens. Il possédait des terres à Sainte-Foy, en particulier le long de la route de l’Église, ce qui laisse croire qu’il disposait par ailleurs d’importantes ressources personnelles.18

Monsieur le curé François Borel a été curé de Sainte-Foy durant 24 ans et une rue du secteur Sainte-Foy de la Ville de Québec porte son nom.
1856 et 1862: Le premier détachement du territoire de la paroisse Notre-Dame-de-Foy

Paroisse Saint-Colomb de Sillery (1856)

En 1856, à partir d’un détachement de la paroisse Notre-Dame-de-Québec et de la paroisse Notre-Dame-de-Foy, la paroisse Saint-Colomb 19 de Sillery est érigée canoniquement.

Fait particulier, les autorités diocésaines avaient autorisé dès 1847 qu’un prêtre résident desserve la communauté ainsi que l’établissement d’une chapelle. Cette chapelle ne répondant plus aux besoins, l’église paroissiale est construite de 1852 à 1854, alors que la paroisse n’est pas encore instituée.

Ainsi, l’actuelle église de Saint-Michel-de-Sillery est construite sur la pointe à Puiseaux, là où un promontoire majestueux étend sa pointe jusque dans le fleuve. Ce promontoire et sa pointe faisaient partie du territoire de la paroisse Notre-Dame-de-Foy. À cet endroit, les Autochtones aimaient se réunir durant des siècles pour chasser et pour pêcher les anguilles et autres poissons dans le fleuve. Et, précisément aux abords de ce promontoire était localisé le site de l’établissement initial de la mission Saint-Joseph, fondée par les Jésuites en 1637.

Paroisse Saint-Félix de Cap-Rouge (1859)20

En 1856, un groupe de résidents de Cap-Rouge adresse une requête aux autorités diocésaines pour obtenir la création d’une paroisse et la construction d’une église. Leur demande n’est pas retenue, pour le motif notamment que le nombre de familles établies est trop faible.

C’est finalement en 1862 que la paroisse de Saint-Félix 21 de Cap-Rouge est érigée canoniquement à partir d’un détachement de la paroisse de Saint-Augustin-de-Desmaures (1691), à l’ouest, de la paroisse Notre-Dame-de-Foy, à l’est, et de la paroisse de L’Ancienne-Lorette, au nord. La construction de l’église est complétée en 1864, sur des plans de l’architecte Joseph-Ferdinand Peachy.

L’église Saint-Félix a été érigée près de la rivière Cap-Rouge, aux environs de l’endroit où Jacques Cartier et Jean-François de La Rocque de Roberval ont implanté la première colonie française d’Amérique entre 1541 et 1543.22 Ces deux sites, celui de l’église et du premier établissement français, sont localisés du côté est de la rivière Cap-Rouge et faisaient partie du territoire de la paroisse Notre-Dame-de-Foy.

1876-1878 : Une nouvelle église pour la paroisse Notre-Dame-de-Foy23

La paroisse de Notre-Dame-de-Foy connaît une forte croissance au cours de la seconde moitié du XIXe  siècle. Elle passe de 700 habitants en 1855 à 1 625 personnes (186 familles) en 1871. Environ la moitié des paroissiens vivent de l’agriculture, tandis que les autres sont journaliers ou artisans.

En 1876, les marguilliers demandent à l’architecte Joseph Ferdinand Peachy de dresser les plans d’une église plus vaste. (…) La nouvelle structure est édifiée autour de l’ancienne, qui continue de servir au culte jusqu’à la fin du gros œuvre. (…)

En 1878, les ouvriers démolissent l’ancienne église et en sortent les matériaux par les trois portails en façade. Le nouveau temple érigé en pierre mesure 131 pieds (34 mètres) de longueur sur 61 pieds (18,6 mètres) de largeur (mesures extérieures).

Le nouveau temple mesure 131 pieds (40 mètres) de longueur sur 61 pieds (18,6 mètres) de largeur (mesures extérieures).

La statue de Notre-Dame-de-Foy, sculptée selon la tradition par monsieur le curé Le Prévost en 1716 est installée à nouveau dans l’enceinte du chœur de la nouvelle église.

Monsieur le curé Sasseville a été curé de Sainte-Foy durant 26 ans et une rue du secteur Sainte-Foy de la Ville de Québec porte son nom.

1918 : Le deuxième incendie de l’église Notre-Dame-de-Foy

En 1918, lors de l’incendie de l’église Notre-Dame-de-Foy, encore une fois, la statue a été épargnée.

En 1920, au moment de reconstruire la nouvelle église, dont les plans ont été faits par monsieur le curé Scott, une statue représentant Notre-Dame-de-Foy, haute de 7 pieds (2 mètres), en bois recouverte de métal, et d’un tour de 2 pieds (0,7 mètre)s, a été commandée, à sa demande pour orner la façade de l’église. Elle allait accompagner un majestueux Saint Michel Archange défenseur de la foi et vainqueur du mal, et le Sacré-Cœur, qui est associé à l’amour miséricordieux et rédempteur du Christ-Sauveur.

Ces deux dernières statues avaient été commandées en 1908 par monsieur le curé Scott. Le financement de cette acquisition est le fruit d’une donation à cet effet d’une famille de la paroisse. Il en est de même du Christ en croix installé dans le cimetière paroissial24, à savoir qu’il a été offert également par une famille de la paroisse.

Ces œuvres d’art ont été sculptées par le grand artiste québécois Louis Jobin25 et ont une valeur patrimoniale et artistique inestimable.

Ainsi durant plus de 55 ans, la Madone de Sainte-Foy pouvait continuer d’être honorée et priée par les fidéennes et fidéens avec dévotion et confiance.

Photo de l’intérieur de l’église Notre-Dame-de-Foy. Cette photo provient du Musée de la civilisation – Fonds Henri-Arthur Scott. Date inconnue

Quelques mots concernant monsieur le curé Scott. Il est docteur en théologie, et il se consacre à diverses recherches historiques et religieuses. Il publie en 1902 un volume intitulé Une paroisse historique de la Nouvelle-France, Notre-Dame-de-Foy. Il devient membre de la Société royale du Canada en 1917 et il est officié chanoine honoraire de Québec en 1923.

Monsieur le Chanoine Scott a été curé durant 38 ans à la paroisse et une rue du secteur Sainte-Foy de la ville de Québec porte son nom.

1950-1964 : Le deuxième détachement du territoire de la paroisse Notre-Dame-de-Foy

En 14 ans, neuf paroisses sont issus du territoire de la paroisse Notre-Dame-de-Foy

La population fidéenne augmente de manière importante et continue après les années 1940. Les maisons s’alignent et remplacent les grands champs ainsi que les domaines privés et institutionnels.

Les raisons de la fondation de la paroisse Saint-Thomas d’Aquin exposées dans le livre souvenir du 25 ème  anniversaire de la paroisse, en 1975, se déclinent comme suit, et ce, à partir du décret canonique d’établissement de la paroisse.

1. La grande distance qui sépare de leur église les fidèles qui habitent la partie est de la paroisse;
2. La difficulté de maintenir un véritable esprit paroissial parmi ces fidèles, étant donné qu’ils fréquentent des églises différentes pour accomplir leurs devoirs religieux;
3. Le désir plusieurs fois exprimé par ces mêmes paroissiens d’obtenir la célébration des offices divins dans un lieu de culte plus rapproché d’eux;
4. La division de cette paroisse (Notre-Dame-de-Foy) par l’établissement de la nouvelle Cité université.

Ainsi, et les motifs ci-haut mentionnés pour la création de la paroisse Saint-Thomas d’Aquin en 1950, peuvent probablement s’appliquer pour chacune des paroisses depuis fondées sur le territoire original de la paroisse Notre-Dame-de-Foy, avec quelles variantes géographiques, notamment.26

Les paroisses suivantes ont été érigées à partir du morcèlement du territoire desservi par la paroisse-mère, Notre-Dame-de-Foy.

Liste des paroisses issues de Notre-Dame-de-Foy27

Année de fondation canonique Population approximative de Sainte-Foy
1950 : Saint-Thomas d’Aquin 4,000
1953 : Saint-Yves 7,000
1959 : Saint-Louis-de-France 11,500
1960 : Sainte-Ursule 23,000
1960 : Sainte-Geneviève 27,850
1961 : Saint-Denys du Plateau 32,000
1963 : Saint-Benoît-Abbé 38,500
1964 : Saint-Mathieu 40,600
1964 : Saint-Jean-Baptiste-De La Salle 40,600

Un terrain avait été acquis par les autorités diocésaines à l’extrémité nord-ouest de la paroisse (aux environs de l’actuelle rue du Campanile) pour l’établissement d’une nouvelle paroisse, mais ce projet n’a pas abouti et ledit terrain a été vendu plusieurs années après son acquisition.

Monseigneur Ulric Fournier a été curé de la paroisse Notre-Dame-de-Foy de 1947 à 1964. Durant sa cure, il a fait preuve d’une grande ouverture devant les morcellements du territoire de la paroisse. Ainsi, dans le Livre souvenir du 25 ème  anniversaire de la paroisse Saint-Mathieu, il est mentionné ce qui suit à cet égard.

Messieurs Marcel Goulet et Marcel Têtu, avec quelques autres paroissiens demandent une rencontre avec Mgr Ulric Fournier pour lui faire part de leur désir d’avoir une paroisse bien à eux.

Vous voulez votre paroisse ? Alors, allez rencontrer Mgr Paul Nicole a l’archevêché et faites-lui part de votre demande dans un document écrit. Tout est prêt en ce qui me concerne.

Mgr Fournier, initiateur de plusieurs fondations de ce genre sur le territoire de Sainte-Foy, est disposé à aider les paroissiens de la desserte à obtenir leur paroisse.28

Monseigneur Fournier est considéré comme l’un des bâtisseurs de l’ancienne ville de Sainte-Foy.29

Monseigneur Ulric Fournier a été curé durant près de 17 ans à la paroisse et une rue du secteur Sainte-Foy de la ville de Québec porte son nom.

Vie pastorale et communautaire dans les paroisses de Sainte-Foy.

Toute la structure paroissiale, outre son volet religieux et pastoral, a également une portée sociale et communautaire importante. Au fil des ans, chacune des paroisses de Sainte-Foy a mis en place des œuvres, des services, des associations afin de rendre la vie de tout un chacun plus belle et enrichissante.

Voici différents exemples :

  • Comité de liturgie, Conseil de pastorale, Service d’initiation sacramentelle (catéchèse), Conseil de fabrique, Chemin Néocatéchuménal, Communauté africaine, Communauté de langue
    hispanophone, Communauté de langue portugaise, Mouvement des Cursillos, Mouvement charismatique, Armée de Marie, Groupes de prières;
  • Clubs des loisirs, Clubs de l’âge d’or, Ligue du Sacré-Cœur, Mouvement scout et guide, Groupe d’action en écologie intégrale, Conférences Saint-Vincent de Paul, Filles D’Isabelle, Chevaliers de Colomb, Cercles des fermières, Accueil aux nouveaux arrivants, Comité visite aux malades, Développement et Paix et autres.

1977 : L’église est en feu30

Dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 juin 1977, le curé Berthiaume, qui dormait dans son presbytère, fut réveillé à 1h35 par des bruits insolites. Il crut d’abord que quelqu’un déballait des outils qui s’entrechoquaient. Peut-être, raisonna-t-il, qu’il s’agissait d’un automobiliste en panne qui s’apprêtait à effectuer des réparations.

Curieux, le curé se leva et se rendit à la fenêtre. Ce qu’il vit alors l’horrifia. Au chevet de l’église, le vitrail, qui ornait la petite fenêtre circulaire surmontant le maître autel, éclatait et les morceaux de verre cliquetaient en tombant sur la toiture en métal de la sacristie.

Et le curé vit alors des flammes sortir par la fenêtre circulaire. Il accourut à une autre fenêtre de son presbytère et aperçut le cimetière illuminé par de sinistres lueurs. Il téléphona aux pompiers. (…)

À leur arrivée, les pompiers eurent de la difficulté à ouvrir les portes de l’église. Nerveux et impatient, le curé s’emporta.

« Ça a été long, se rappellera-t-il. Je leur chantais des bêtises, car quelques semaines auparavant, des jeunes avaient réussi à s’y introduire, se livrant à quelques actes de vandalisme. Je me souviens d’avoir crié au bon Dieu : “N’importe qui est capable d’entrer ici, et eux, ils ne sont pas capables de défoncer les portes !” »

Lorsque ce fut enfin fait, l’intérieur de l’église était devenu un brasier infranchissable. À 4h, dans un grand vacarme, le haut clocher s’effondra dans l’église. On entendit sonner les cloches une dernière fois.

Lors du dernier incendie de 1977 de l’église paroissiale, malheureusement la statue de Notre-Dame-de-Foy, sculptée selon la tradition par monsieur le curé Pierre-Gabriel Le Prévost en 1716, et si vénérée par les paroissiens et paroissiennes, n’a pas été retrouvée.

Toutefois, les flammes ne purent atteindre la grande statue de Notre-Dame-de-Foy placée à l’extérieur, dans une niche en façade, ainsi que les statues de Saint Michel Archange terrassant le démon et du Sacré-Cœur, placées à ses côtés.31

1979 : Une nouvelle église moderne

En 1979, avec la construction de la nouvelle église de Notre-Dame, sise un peu au sud du site historique de La Visitation, la majestueuse statue de Notre-Dame-de-Foy commandée par monsieur le curé Henri-Arthur Scott a été placée dans son enceinte.

Bien en vue dans le chœur de la nouvelle église, Notre-Dame-de-Foy fut à nouveau présente pour recueillir prières et offrir consolation.

Monsieur le curé Alfred, ou Fred, Berthiaume a été curé de la paroisse durant 11 ans, de 1974 à 1985. Il a supervisé avec les membres du Conseil de fabrique la construction de la nouvelle église. Il a été très apprécié comme curé. Et après sa retraite comme curé, il demeura notamment à la résidence pour personnes âgées La Roseraie, laquelle est localisée sur le territoire de la paroisse. Il y a agi comme aumônier et célébrant dominical durant plus de 25 ans. Il a agi également comme prêtre responsable du Centre-Dieu de Place Laurier durant plusieurs années. Son décès est survenu en 2018.

Le service funéraire de l’abbé Berthiaume a eu lieu dans l’église Notre-Dame-de-Foy et il a été enterré dans le cimetière paroissial. Il est alors été rejoindre les autres ecclésiastiques de la paroisse qui sont inhumés dans le cimetière paroissial 32 , soit respectivement Pierre Gabriel Le Prévost, François Borel, Pierre Huot, Jérôme Sasseville et Henri-Arthur Scott.

1998 : Le site historique de La Visitation est mis en valeur

En 1998, la municipalité qui avait acquis le site de La Visitation quelques années auparavant a complété la réfection des vestiges de l’église incendiée en 1977 et quelques années plus tard a finalisé la réfection complète du vieux presbytère.

Le site historique de La Visitation est composé des vestiges de l’ancienne église, du presbytère – devenu le Centre d’interprétation historique de Sainte-Foy et d’un parc public adjacent. Ce site constitue un ensemble historico-muséal d’intérêt national et est protégé en vertu de la Loi sur les biens culturels.

Une exposition permanente est présentée dans l’ancien presbytère concernant notamment le mode de vie dans un presbytère durant les années 1900. De plus, des éléments souvenirs sont également présentés concernant les familles souches de Sainte-Foy et la Bataille de Sainte-Foy (1760).

Également, les autorités municipales ont commandé une réplique de la grande statue de Notre-Dame-de-Foy et celle-ci a été placée à sa place d’origine dans la niche principale de la façade restaurée des vestiges de l’église Notre-Dame-de-Foy.

La prochaine fois que vous passerez devant le parvis de l’ancienne église Notre-Dame-de-Foy, à l’intersection de la route de l’Église et du chemin Sainte-Foy, regardez la façade et vous observerez alors dans sa niche originale la beauté de notre Madone et l’Enfant qui veillent sur la paroisse.

2000 -2017: La réunification des paroisses de Sainte-Foy

Depuis le milieu des années 1990, des rapprochements pastoraux ont eu cours entre diverses paroisses de Sainte-Foy, ce qui était alors appelé un regroupement pastoral. Un même curé et une même équipe pastorale desservaient alors plus d’une paroisse. Mais, chaque paroisse demeurait indépendante sur le plan administratif et financier.

Puis, dans un deuxième temps, il y a eu des fusions de paroisses.

2000 :  La paroisse Notre-Dame-de-Foy fusionne avec celles de Saint-Mathieu, Sainte-Geneviève et Saint-Denys du Plateau.
2004 : La paroisse Notre-Dame-de-Foy fusionne avec la paroisse Saint-Jean-Baptiste-De La Salle.
2014 : La paroisse Saint-Yves fusionne avec la paroisse Saint-Louis-de-France.
2014 : La paroisse Sainte-Ursule fusionne avec la paroisse Saint-Benoît-Abbé.
2017 : La paroisse Notre-Dame-de-Foy fusionne avec les paroisses récemment unifiées de Saint-Yves et Saint-Louis-de-France ainsi que de Saint-Ursule et Saint-Benoît-Abbé.

En 2009, l’église Saint-Denys-du-Plateau est cédée à la Ville de Québec pour devenir la bibliothèque Monique-Corriveau.

En 2020, l’église Saint-Louis-de-France est cédée au gouvernement du Québec pour la construction d’une maison des aînés. Par ailleurs, l’église Notre-Dame-de-Foy est déclarée excédentaire au culte.

En 2021, il est annoncé qu’une seule équipe pastorale sera constituée, sous la direction d’un prêtre modérateur, et cette équipe desservira la paroisse Notre-Dame-de-Foy et la paroisse La-Transfiguration-du-Seigneur, laquelle est composée de trois églises, Saint-Félix, Saint-Augustin et Sainte-Catherine.

Une Prière à Notre-Dame-de-Foy

Rappelons-nous de la dévotion à Notre-Dame-de-Foy, qui depuis plus de 300 ans, veuille sur la paroisse et les paroissiennes et paroissiens pour leur offrir réconfort, protection et espérance – lorsqu’elle est invoquée.

Confions-Lui avec assurance l’avenir de notre paroisse et les paroissiennes et paroissiens et les membres de l’équipe pastorale pour que l’Esprit nous guide toutes et tous en ces moments de transformation.

Notre-Dame-de-Foy,

Dans l’agitation toujours croissante, sois l’étoile qui domine la tempête, et qui indique le havre où résident la foi, la charité et l’espérance.

Notre-Dame-de-Foy,

Donne-nous une foi aussi solide que le chêne qui te cachait dans son creux.

Que notre vie de tous les jours soit le début de la vie éternelle; donne-nous cette espérance.

Donne-nous un amour profond pour tous les humains, un amour aussi fort que celui qui t’attache à Jésus.

Notre-Dame-de-Foy,

Nous confions à ta protection maternelle tout ce qui nous est cher.

Et maintenant, forts de ton affection, ayant retrouvé un peu de sérénité, nous irons, grâce à nos frères et sœurs, à la rencontre de ton fils,

Jésus Christ, notre Seigneur. Amen

Notre-Dame-de-Foy prie pour nous !33

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1 Foy-Notre-Dame – Wikimonde
2 WIKIPÉDIA, Église Notre-Dame-de-Foy, Belgique. Église Notre-Dame de Foy Wikipédia (wikipedia.org)
3 Idem. note 2.
4 Idem. note 2.
5 Maison des Jésuites de Sillery — Wikipédia (wikipedia.org)
6 Diplomate français (1577-1640) en poste notamment à Rome et en Espagne, lorsqu’il revient à Paris, il vit dans le luxe. Et malgré la fortune et les honneurs, cette vie ne le satisfait pas. Après une rencontre avec Vincent de Paul, il s’engage à devenir prêtre et à faire don de ses biens.
Source : Wikipédia Noël Brûlart de Sillery — Wikipédia (wikipedia.org)
7 Notre-Dame-de-Lorette et le Père Chaumonot, Gilles Drolet, Éditions Anne Sigier, 1985, page 97-98.
8La chapelle est localisée aux environs du campus actuel de l’Université Laval, à l’angle du chemin des Quatre-Bourgeois et du boulevard Robert-Bourassa.
9Idem. note 7, page 98.
10 Idem. note 7, pages 98-99.
11 Bibliothèque et Archives Nationales : fonds paroisse Notre-Dame-de-Foy; 1662-1976 P-48. Fonds Paroisse Notre-Dame-de-Foy | Advitam – Bibliothèque et Archives nationales du Québec (banq.qc.ca)
12 Le site historique de la Visitation, histoire de raconter, Ville de Québec, 2011. histoire_de_raconter_visitation.pdf (quebec.qc.ca)
13 La revue PrestigeLa nuit où Sainte-Foy perdit sa vieille église, par Jean-Marie Lebel, historien, mai 2012. Magazine Prestige – La nuit où Sainte-Foy perdit sa vieille église
14 Idem note 11.
15 Les quatre paragraphes qui précèdent sont inspirés du site Bataille de Sainte-Foy : la bataille finale « Histoire du Québec (histoire-du-quebec.ca) onglet Bataille de Sainte-Foy : la bataille finale.
16 Idem. note 11.
17 Fiche (quebec.qc.ca) Fiche toponymique de monsieur le curé Borel, site internet de la Ville de Québec.
18 Idem. note 16.
19 Le nom Saint-Colomb provient d’un des patrons de l’Irlande, St-Colomba, et ce, alors qu’une majorité des résidents de Sillery sont anglophones.
20 Le texte de cette section est tiré du site WIKIPÉDIA, Cap-Rouge — Wikipédia (wikipedia.org).
21 Le nom de Saint-Félix, comme patron de la paroisse, ferait référence au nom de monsieur le vicaire général du diocèse de Québec, monsieur l’abbé Charles-Félix Cazeau, lequel a favorisé la fondation de la nouvelle paroisse.
22 Parc Cartier-Roberval – Parcs et espaces naturels des régions de Québec et Chaudière- Appalaches (parcsnaturelsquebec.org)
23 Le texte de cette section est tiré de la brochure Histoire de raconter – le site historique de La Visitation. histoire_de_raconter_visitation.pdf (quebec.qc.ca)
24 L’œuvre originale a été installée dans l’église Notre-Dame-de-Foy afin de la conserver. Une reproduction a été installée sur la croix érigée dans la section sud du cimetière.
25 Les statues respectives de Saint-Michel terrassant le démon et du Sacré-Cœur, n’ont pas été intégrées dans la nouvelle église Notre-Dame-de-Foy de 1979, mais elles ont plutôt faits l’objet d’une donation par la Fabrique en en faveur du Musée de la civilisation afin d’assurer leur restauration, leur sécurité et de favoriser leur conservation à long terme ainsi que de permettre qu’un plus grand nombre de personnes puissent profiter de ces œuvres d’art exceptionnelles.
26 Livre souvenir du 25ème anniversaire de la paroisse Saint-Thomas d’Aquin, 1975, page 8.
27 Source : Livre souvenir du 25ème anniversaire de la paroisse Saint-Jean-Baptiste-De La Salle, 1989, page 11.
28 Livre du 25ème anniversaire de la fondation de la paroisse Saint-Mathieu (1964-1989), page 10.
29 Fiche descriptive (gouv.qc.ca) Commission de toponymie du Québec.
30 La revue PrestigeLa nuit où Sainte-Foy perdit sa vieille église, par Jean-Marie Lebel, historien, mai 2012. Magazine Prestige – La nuit où Sainte-Foy perdit sa vieille église
31 Idem 28.
32 La fabrique Notre-Dame-de-Foy a cédé la propriété et l’administration du cimetière Notre-Dame-de-Foy à la Corporation du Cimetière Sant-Charles.
33 Adaptation de «Prière à Notre-Dame-de-Foy», Foy Notre-Dame. Son sanctuaire. Sa dévotion, 2e édition, Maredsous, Belgique, 1956. Imprimatur : Jacques Vézina, ptre, p.h., Vicaire général Québec, 28 avril 2010, Prière à Notre-Dame-de-Foy, paroisse Notre-Dame-de-Foy, Québec.