Juillet 1983 : Une visite venue de Foy-Notre-Dame[1]

Sanctuaire Sanctuaire Notre-Dame de Foy à Foy-Notre-Dame (Dinant) – Découvrez cet édifice ouvert et accueillant | Églises Ouvertes (openchurches.eu)

Un jumelage s’est établi entre la Ville de Dinant (Belgique) et la Ville de Sainte-Foy : mais c’est Notre-Dame-de-Foy qui est le principal lien qui a décidé les autorités de Dinant et de Sainte-Foy de s’engager dans ce jumelage.

Selon une lettre transmise par monsieur le maire Bernardin Morin, maire de Sainte-Foy de 1973 à 1981,  à son homologue dinantais, il mentionne :

Pour nous, (…) ce jumelage est en quelque sorte un retour aux sources. Je ne doute pas qu’il sera pour nos deux villes une source d’échanges culturels et de liens d’amitié durable entre nos citoyens.

Les membres de la délégation dinantaise, au nombre de 45 personnes, étaient dirigés par monsieur le bourgmestre Émile Wauthy et du conseiller municipal de Dinant, monsieur Jean Goffart. Ainsi, du 16 au 31 juillet 1981, la délégation a parcouru les régions de Montréal, de Chicoutimi et du Lac St-Jean, Trois-Rivières, et d’autres villes et villages encore. Mais, en ce qui concerne la région de Sainte-Foy, un circuit historique leur a été proposée en passant par Sainte-Foy, Sillery, Québec, Cap-Rouge, notamment à la plage Jacques-Cartier, la Maison des jésuites à Sillery et enfin, Wendake.

Notons qu’à Wendake, les visiteurs ont pu admirer une belle madone identifiée comme suit :

. Statuette de Notre-Dame-de-Foy, bois sculpté vers 1620

Photo : Mission Notre-Dame-de-Lorette ( Wendake ), photo tirée sur site internet du diocèse de Québec  https://www.ecdq.org/mission-notre-dame-de-lorette-wendake/

Il ne s’agit pas – à l’évidence de la statuette reçue d’Europe par le Père Chaumonot[2], mais d’une autre statuette provenant elle aussi du bois de chêne de Foy-Notre-Dame. En effet, comme on le sait, les jésuites ont à cette époque commandé des dizaines de statuettes pour les envoyer à leurs missionnaires notamment établis en Amérique, que ce soit au Canada, aux États-Unis ou en Amérique du Sud, notamment. Plusieurs villes ont pris le nom de la Madone, que ce soit Sainte-Foy, ici au Québec, mais également  sous le vocable de Santa Fe au Nouveau-Mexique ou encore en Argentine.

À la paroisse Notre-Dame-de-Foy, les visiteurs ont été reçus par monsieur le curé Alfred Berthiaume, et de la présidente du comité d’accueil, madame Clara Gingras Boivin. La Société d’Histoire de Sainte-Foy qui a été active dans la reconnaissance et l’établissement du jumelage, a assuré l’organisation du circuit de la visite régionale, et a présenté en début de journée, un exposé édifiant sur l’histoire de la paroisse et de la ville de Sainte-Foy : à cette occasion, monsieur Yvon Fortier, président de la Société d’Histoire de Sainte-Foy a agi comme orateur principal.

Le dimanche 21 juillet 1981, la délégation dinantaise a été assistée à la messe et c’est en ces termes que monsieur le curé Alfred Berthiaume les a accueillis :

C’est avec une très grande joie (…) que d’accueillir les dinantais dans notre église.

A cette occasion, monsieur le curé ne dit pas d’homélie, mais plutôt, il laissa la parole au représentant et principal instigateur de ce jumelage, monsieur le conseiller municipal de Dinant, monsieur Jean Goffard et lequel s’exprima notamment comme suit.

La découverte en 1609 de la statue de la madone fit sensation. La dévotion populaire attribua bientôt à son intercession des guérisons et autres grâces prodigieuses, voire miraculeuses. La compagnie de Jésus, qui avait un collège à Dinant, en répandit la nouvelle dans le monde et le recteur de ce collège en publia une histoire dès 1620.

(…) En 1669, le Père Chaumonot, apôtres de Hurons (Wendat), construisait au Chemin Ste-Foy actuel une première chapelle. Son correspondant de Dinant, le père de Véroneoust lui envoya une réplique de la statuette de Notre-Dame-de-Foy, taillée dans le chêne de 1609 par Nicolas du Rieu, sculpteur dinantais, et offerte par une dame pieuse de la ville pour la conversion à la foi de Jésus-Christ, les autochtones de la Nouvelle-France. Le père Chaumonot dédia sa chapelle à Notre-Dame-de-Foy.

Les dinantais comme les fidéens sont fidèles à Notre-Dame-de-Foy.

En ce jour, nous recevons à Sainte-Foy un accueil inoubliable. (…) En remerciant vivement votre paroisse et votre curé, qui est, avec madame Clara Boivin, à l’origine du jumelage de nos deux villes, je vous donne donc, très simplement mais du fond du cœur, rendez-vous : à bientôt.

Lors de cette cérémonie religieuse, une statuette en marbre (réplique de la statuette originale) a été offerte aux autorités paroissiales par la délégation dinantaise ainsi qu’une céramique en trois (3) volets de l’artiste dinantaise, madame Nomèche Renard : à gauche, le rocher de la Citadelle et au pied du rocher, l’église collégiale de Dinant, au centre, sont représentées quatre potales sur le chemin de Dinant, et à droite, la statuette découverte dans un chêne en 1609. Cette pièce de céramique est actuellement exposée dans l’église Sainte-Geneviève, de la paroisse Notre-Dame-de-Foy.

Ce présent a pour objet de bien souligner que le lien qui unit les deux communautés, nantaise et fidéenne, est essentiellement  la fidélité et la dévotion à Notre-Dame-de-Foy. C’est ainsi donc, que monsieur le curé Alfred Bertiaume a pu conclure ainsi cette belle cérémonie :

C’est grâce à vous autres, si aujourd’hui notre paroisse porte le nom Notre-Dame-de-Foy.

[1] Le contenu de cette section est inspiré de l’édition du Journal l’Appel du mercredi 29 juillet 1981.

[2] En effet, la statuette du Père Chaumonot est disparue suite à l’incendie de l’église du plateau de Sainte-Foy, survenue en 1698, quelques semaines après l’érection canonique de la paroisse Notre-Dame-de-Foy.